Reconnectons nous à la réalité, après cette petite semaine de vacances complètement folle, en vous narrant la très (très, très) bonne soirée de mardi dernier, qui commença par un petit coup de fil :
" - Allo, Hugues ? J'suis arrivé, tu es où ? Je suis chaud bouillant, bonhomme !"
" - Salut Lolo, désolé mais tu vas devoir te débrouiller tout seul ce soir, parce que je crois qu'on m'a volé ma caisse ! En tout cas elle n'est plus là où je l'avais laissée !"
C'est donc en mode "Lolo contre le reste du monde" (mon habit de Jack Bauer toujours à portée de main) que je débarquai en plein milieu de Bruxelles, alone in the dark, bien décidé à ne pas rater l'événement qui m'a fait acheter un aller-retour pour la soirée, le concert de Xavier Rudd à l'Ancienne Belgique Box.
Fût-ce là mon premier concert en solo ? J'ai bien peur que non. Lors d'une froide soirée de décembre 2003, le sort avait voulu que je me retrouve tout seul à un concert de Mariah Carey (oui, oui, vous avez bien lu). Tout le monde fait des erreurs, mais celle-ci va sûrement me coûter le peu de lecteurs qu'il y a sur ce blog. C'est malgré tout avec plaisir que je continue mon histoire pour toi, cher internaute égaré par une recherche mal construite.
Après avoir sauté à motié par hasard dans un tram', me voilà donc devant la salle, place de la Bourse, en plein centre de cette magnifique ville belge, qui se rappelait à mes bons souvenirs. Je me faufile entre les traditionnels chercheurs de places, je rentre et hop me voici pile à l'heure, devant la scène, dans une salle étoilée des murs au plafond, un peu plus petite que la fosse de l'Olympia, en totale synchro avec notre artiste de ce soir, qui venait juste de poser ses mains sur sa guitare.
L'artiste en question est donc Xavier Rudd, véritable homme-orchestre du XXIe siècle, connu aussi sous le nom de "Mr Peace" (en effet, à côté de lui, Jack Johnson est un nevrosé). Certains artistes jouent de la guitare et de l'haromica en chantant, d'autres mélangent le piano et le tambour. Xavier Rudd, lui, joue de la guitare(slide, folk et électrique), du dijéridou (trois modèles différents à chaque concert), de la batterie, des percus (non ce n'est pas fini), de l'harmonica et il chante en plus !
C'est au beau milieu de cette artillerie musicale, qu'il se place en entrant sur scène, cheveux et barbe hirsutes dépassant à peine de ce véritable édifice. Le drapeau aborigène étendu sur sa gauche nous prévient d'entrer du périple qui nous attend, fermons notre poche ventrale et préparons nous à voyager à travers le continent australien, en bondissant de merveilles en merveilles tel un "kangaroo" , ébloui par la beauté de la nature, vierge et éclatante.
Tantôt jaune comme le soleil océanien, tantôt bleuté comme la nuit canberrienne, les jeux de lumière se marient à merveille avec l'ambiance qui règne ce soir, rythmée par les percussions et les cris de ces instruments ancestraux, en forme de grandes pailles qu'on nomme les dijéridous. Tiens, la salle s'illumine d'un vert châtoyant sur ce ciel étoilé, je viens de voir ma première aurore boréale.
Le public rigole avec l'artiste, de blague en blague, de chanson en chanson, de
Fortune Teller jusqu'au joyeux
Messages, en passant par l'hymnesque
Let Me Be. Xavier Rudd nous en donne d'ailleurs une version extra-terrestre de quinze minutes, prolongée par le public pendant une éternité, la pendule semblant s'être arretée, alors que, l'artiste, lui, l'était vraiment, subjugé par cette foule qui, depuis cinq minutes, faisait son propre concert !
Tout le nouvel album y passe en plus des classiques , et quel album les enfants. Il touche à tout, pouvant jouer simultanément de la gratte, du dijéridou et des percus ! Et quel souffle incroyable, jouer d'un si grand instrument à vent pendant parfois vingt minutes d'affilée...sur un show marathonien de 2H30!
Epoustouflant. Je ressors de là complètement bluffé, tout y était réuni : le contexte, l'ambiance, la qualité de l'artiste mais surtout la sincérité de l'homme. C'est donc ravi et un poster en main (souvenir oblige) que j'allais déguster avec Hugues et sa charmante demoiselle, une poignée des
meilleures frites du monde, après être passé dire bonjour à un autre ami, ce cher Florent (comme quoi finalement, je connaissais un peu de monde sur place, dommage que cet ebayeur que je chéris maintenant n'avait qu'une place à vendre).
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises. En effet, sur le chemin du retour, nous tombâmes (et bam!) nez à nez avec le héros du jour, Mister Xavier "Peace and Love" Rudd.
"Allez Lolo fonce tu vas le regretter toute ta vie sinon".
Sous les recommendations d'Hélène, c'est le pas mal assuré que je m'avançais donc pour taper la discute avec ce cher Xavier Rudd, d'une incroyable disponibilité, qui avait l'air de connaître comme des amis d'enfance tous les quidams qui attendaient là depuis la fin du concert pour partager une once de son univers.
Bon d'accord, j'aurais voulu lui poser mille questions, et, rattrapé par l'evenement je lui ai ressorti le vieux disque rayé du groupie de base "it's was so amazing, what a wonderful show", j'en passe et des meilleures. Mais j'ai quand même réussi à lui glisser mes impressions du soir : "your show is like traveling through Australia, it's so beautiful" (bon d'accord je n'y ai jamais mis les pieds mais c'est pour bientôt j'espère).
Sourire bloqué et poster signé, je m'enfonçais dans la brume brusseloise, accompagné de mes hôtes (dont la voiture était en fait à la fourrière) , avec l'impression d'une soirée bien remplie.
Mince, je crois que je suis encore "fan de".